Quand ?
1940-1962
Où ?
États-Unis, du coup il y a plein de termes américains à expliquer…
Qui ?
Pollock, Rothko, Krasner, De Kooning, Newman, Frankenthaler, Mitchell, Kline, Ryan…
Quoi ?
Pour faire simple, l’Expressionnisme abstrait c’est de la peinture jetée sur des toiles ou des oeuvres couvertes d’une couleur unie. Évidemment c’est un peu plus subtil que ça mais si vous êtes pressé, vous avez l’idée générale…
Il s’agit du premier grand mouvement artistique américain. Enfin, pas tout à fait américain. A l’époque Paris est la capitale mondiale de l’art, évidemment, mais la guerre fait fuir de nombreux artistes. Une quinzaine de peintres expatriés forment l’École de New York qui crée ce mouvement. Leur style est officiellement défini comme de l’Expressionnisme abstrait en 1946 par le critique Robert Coates. Mais cette expression avait déjà été utilisée par Alfred Barr en 1929 pour parler des œuvres de Kandinsky. L’Expressionnisme abstrait s'inspire d’ailleurs fortement des oeuvres de Kandinsky ou Klee. De là à dire que les Américains n’ont rien inventé, il n’y a qu’un pas que nous ne franchiront pas…
Tout comme le Surréalisme, la création artistique sert à faire face aux horreurs du monde extérieur en se concentrant sur soi et sur son geste. Ce courant se divise en deux styles : l’« action painting » et le « colorfield painting ».
La première méthode, inventée par Pollock, vise à faire de la toile le témoin de l’action du corps de l'artiste, soit par le « dripping », l’égouttage, soit par le « pouring », en versant de la peinture. En gros, vous mettez la toile au sol, vous percez un pot de peinture pour qu’il goutte dessus, ou vous la lancez avec un bâton.
La deuxième méthode, pratiquée par Rothko ou Newman, est faite d’aplats de couleurs vives et de formes géométriques. La toile est souvent entièrement recouverte, c’est ce que l’on appelle le « all over ».
Bon… ça fait beaucoup de vocabulaire, retenons simplement que d’un côté vous avez Pollock qui envoie des giclées de peinture de façon chaotique et de l’autre Rothko qui recouvre ses toiles de formes géométriques.
Dans les années 60, le Pop Art tourne le mouvement en dérision et ridiculise l’importance du geste artistique. Pas cool comme fin, elle est où la « happy end » à l’américaine ?
Combien ?
Pour un type qui jetait de la peinture à tout va, Pollock s’en est bien sorti. En 2013, sa toile Number 19 se vend 48,8 millions de dollars. Mais côté couleurs et géométrie, ça marche aussi. Orange, rouge, yellow de Rothko a été vendue à 86,9 millions de dollars en 2012.
Le saviez-vous ?
La CIA a subventionné les expositions d’Expressionnisme abstrait pour montrer aux Soviétiques la richesse culturelle américaine. Des dépenses gouvernementales que nous ne pouvons que valider…
Copyrights :
Concord, Barnett Newman, 1949 - 2020 Artists Rights Society (ARS), New York
Jacob's Ladder, Helen Frankenthaler, 1957 - 2020 Helen Frankenthaler / Artists Rights Society (ARS), New York
Jaune-Rouge-Bleu, Vassily Kandinsky, 1925 - Musée national d'art Moderne, Paris, France - WikimediaCommons
Abstraction, De Kooning, 1949-1950 - Museo Nacional Thyssen-Bornemisza, Madrid - The Willem de Kooning Foundation, New York /VEGAP
Bande jaune, Mark Rothko, 1956 - Sheldon Museum of Art
Icarus, Lee Krasner, 1964 - Photograph: The Jewish Museum – Pollock Krasner Foundation
Number 19, Jackson Pollock, 1948 - Christie's Images Ltd 2013
Orange, Red, Yellow, Rothko, 1961 - www.MarkRothko.org 2020 All Rights Reserved