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L’interview de Salvador Dali

Saviez-vous que Dali avait failli vendre sa moustache au plus offrant ? Personne n’a jamais proposé 10 000$ pour la nôtre, c’est dommage…


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Il va falloir nous apprendre à faire ça avec la nôtre... - Portrait animé de Dali

Roger(S) : Salut, tu te présentes ?

Salvador : Alors je suis Salvador Dali, né le 11 mai 1904 à Figueras en Espagne. Je suis la réincarnation de mon frère ainé, mort à 22 mois, juste 9 mois avant ma naissance. Mais il s’appelait Salvador Dali aussi donc ce n’est pas trop perturbant…


Roger(S) : Bon, enchantés de vous rencontrer tous les deux alors, si on peut dire… Allez, on va tout de suite attaquer le sujet qui fâche. Tu tentes de nous faire de la concurrence avec ta moustache ?

Salvador : Eh bien, vous n’avez pas le monopole de la moustache les amis… La mienne est inspirée du peintre Velázquez ou de l’écrivain Marcel Proust, je ne sais plus bien. En tout cas j’en suis très fier, en plus elle a été retrouvée intacte avec les pointes à 10h10 quand un légiste m’a exhumé 28 ans après ma mort. Pas mal, non ? Il faut dire que je la bichonnais pas mal, tantôt avec du miel, tantôt avec du jus de datte, ou sinon avec du sperme de crapaud. Vous avez déjà essayé pour la vôtre ?


On dirait que ça a fondu... Qui les a laissées au soleil pendant le confinement ? - La persistance du temps, Dali, 1931
On en a jamais vu des comme ça... - Les éléphants, Dali, 1948

Roger(S) : Euh, non, on va réfléchir… Bref, vu tes inspirations, on imagine que tu es toi-même un artiste…

Salvador : Oui, j’ai eu la chance d’avoir des parents favorables à mon côté artiste. Ils m’ont construit un studio d’art et m’ont envoyé dans une école de dessin à Figueras. J’ai aussi fait l’Académie royale des beaux-arts de San Fernando. C’est là que mon excentricité et mes toiles aux influences cubistes se sont fait remarquer. Bon, après je me suis fait virer en 1926 parce que je refusais de me faire évaluer par les profs de l’académie. Je les trouvais médiocres, je ne vois pas en quoi ils auraient mérité de juger mon travail…


Roger(S) : Tu avais l’air assez difficile… Tu t’es calmé en vieillissant ?

Salvador : C’est vrai que j’ai commencé les bêtises assez jeune… Petit je m’amusais à déféquer dans la maison. Dans les tiroirs, dans les chaussures, c’était un genre de cacache… Bon, bizarrement ça ne faisait rire que moi. Mais même une fois adulte, je ne me suis pas vraiment assagi. Je suis plutôt abonné aux scandales… Il y a la fois où j’ai arnaqué Yoko Ono en lui vendant un brin d’herbe séché pour 10 000$ en prétendant que c’était un poil de ma moustache. Ou encore quand je devais réaliser une œuvre pour la sortie du parfum « Fracas » et que je me suis contenté de lancer un pavé dans la vitrine du magasin. Et aussi la fois où j’ai débarqué à la Sorbonne en Rolls Royce avec 1000 choux fleurs pour une conférence, ou avec une baguette de 12 mètres de long à la Foire de Paris en 1958. J’ai aussi promené un tamanoir en laisse…


Roger(S) : Un tamanoir ? C’était ton animal de compagnie ?

Salvador : Ah non pas du tout. Moi j’avais un ocelot nommé Babou. Vous savez, c’est un félin qui ressemble à un petit léopard.


On ne sait pas lequel des deux est le plus original... - Dali et son ocelot
C'est pas le genre de rêve qu'on a envie d'avoir... - Rêve causé par le vol d’une abeille, Dali, 1944

Roger(S) : Même pour un artiste, tu as un niveau de bizarrerie assez inégalé… Ça ne te freinait pas trop dans tes relations amoureuses ?

Salvador : Oh, il suffit de trouver la bonne personne… Moi quand j’ai rencontré Gala, elle était mariée à Paul Eluard et ils formaient un couple à trois avec Max Ernst. Un trouple, comme disent les jeunes… Nous sommes tout de suite tombés amoureux et elle les a quittés pour m’épouser. Pour autant, j’ai eu d’autres relations, notamment avec Amanda Lear qui s’est installée avec nous quelque temps. Et puis je ne me suis jamais caché de mon penchant voyeuriste lors de mes soirées libertines à New York. Tout ceci n’empêche pas que Gala fut l’amour de ma vie et ma muse jusqu’à sa mort, je signais même mes toiles de nos deux noms. Et puis je lui ai acheté un château en Espagne qui était son royaume. Je ne pouvais m’y rendre que sur invitation écrite de sa main. Je l’aimais tellement que je me suis d’ailleurs brouillé avec mon père qui n’approuvait pas mon mariage avec une femme de 10 ans de plus que moi.


Roger(S) : Une conception peu ordinaire des relations amoureuses, mais ça va avec ton personnage… Et ton style en art, c’était quoi ?

Salvador : Tout aussi excentrique… Même si j’ai commencé avec de l’Impressionnisme et du pseudo Cubisme, mon travail prend un nouveau tournant en 1929. A cette époque, me rendant à Paris avec Bunuel pour réaliser le film Un chien Andalou, je rencontre ma future femme Gala mais aussi André Breton, le chef de file du Surréalisme. Sous son influence je crée mes plus belles toiles comme La persistance de la mémoire ou Les éléphants. Il y a aussi pas mal d’insectes dans mes toiles parce que j’ai la phobie d’en être infesté, appelée parasitose.


Roger(S) : Ah, tu faisais partie de la bande d’André Breton alors…

Salvador : Oui j’ai été officiellement surréaliste pendant un temps, ensuite ils m’ont viré, me déclarant trop fantasque, voire atteint de troubles mentaux. Je crois surtout que mes collaborations avec Disney pour Destino et pour la création du logo Chupa Chups n’ont pas trop plu à l’équipe… Les surréalistes trouvaient mon travail tellement commercial qu’ils m’avaient surnommé « Avida Dollars ». Bon, j’aime l’argent, et alors ? Ma fascination pour Hitler leur posait problème également, mais c’était juste un mystère que j’aurais aimé élucider, ça ne veut pas dire que j’approuvais ses idées… Je ne vois pas en quoi ma toile Hitler se masturbant pose problème…


On ne reconnait pas bien sa coupe de cheveux de dos... - Hitler se masturbant, Dali
Là on ne sait plus trop quoi dire... - Le grand masturbateur, Dali, 1929

Roger(S) : Ah, quand même, on a une petite idée… Ce rejet n’a pas trop ébranlé ta confiance en toi et ton travail ?

Salvador : Vous savez, j’ai toujours dit que j’étais un génie et que seul De Vinci pouvait m’égaler. Dans 50 secrets magiques, j’analyse les grands maîtres de la peinture et leur donne des notes. Mondrian est en bas du classement, Picasso a 20 en génie mais 2 en mystère et moi je n’ai que des bonnes notes à part un 12 en technique…


Roger(S) : Ça va les chevilles ? Tu as fait tout ça tout seul alors ?

Salvador : Non, j’avais des secrétaires pour m’aider. Bon, j’oubliais trop souvent de les payer du coup je leur ai cédé un pourcentage de mes droits d’auteur. A l’époque ce n’était pas dingue comme revenu mais maintenant il y a de quoi gagner des sommes à 7 chiffres…


Roger(S) : Bon, et un tel génie, on le retrouve dans quel musée ?

Salvador : Oh, un peu partout… A Paris il y a un petit musée qui m’est dédié à Montmartre, j’ai aussi une œuvre en plein air dans le centre… Mais il y a surtout mon propre musée que j’ai mis 10 ans à mettre en place à Figueras. D’ailleurs c’est là-bas que mon corps est conservé. J’avais pensé me faire enterrer dans la crypte du château de Gala à ses côtés mais j’ai finalement choisi d’être là où ma gloire est la plus marquée… Ne vous méprenez pas, j’ai beaucoup pleuré ma femme, à 80 ans j’étais même alité au château avec une sonnette pour appeler mes domestiques. Mais un court-circuit m’a brûlé à 18%. Finalement je suis mort à Figueras et j’y suis resté, avec ma moustache toute coiffée.


Roger(S) : Bon allez, on vous laisse, toi et ta moustache. Merci de nous avoir reçus.





Copyrights :

La persistance du temps, Dali, 1931 - The Museum of Modern Art, New York

Les éléphants, Dali, 1948 – DR

Portrait de Dali et son ocelot - DR

Rêve causé par le vol d’une abeille, Dali, 1944 – Fondation Gala-Salvador Dali, Adagp 2020 – Museo nacional Thyssen Bornemisza

Hitler se masturbant, Dali – DR

Le grand masturbateur, Dali, 1929 - Museo nacional centro de arte Reina Sofia DR


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